Mes voyages en Amérique latine

Mon premier hiver à Salvador

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Vue sur Salvador lors de l'atterrissage. Il faisait beau.

Les rectangles rouges, en bas, ce sont les docks du port. Le quartier de Santo Antônio est juste au dessus (sur la falaise). La bordure verte au dessus c'est la falaise qui sépare la ville basse de la ville haute (le Pelourinho où se trouve cette enfilade d'églises). La pointe vers la droite dirige vers Barra et tous ses immeubles hauts. Au milieu on peut voir la forme ronde du stade, et derrière l'étendue d'eau, c'est o Dique do Tororo au milieu de laquelle se trouvent les statues des orixas. Ce survol montrait le plein Centre de Salvador.

Voila comment cela se passe entre la ville basse et la ville haute :

Au-dessus, a falaise qui sépare la ville basse (immeubles modernes) au bord de la mer.
Et la ville haute (Le Centre historique, avec les églises).




LA MÉTÉO 

C'était l'hiver brésilien. Mais attention, l'hiver brésilien c'est pratiquement notre été à Paris. Même s’il fait un peu frais la nuit (cad que je mettais un pantalon d’été, et je prenais un truc avec manches sous le bras), et qu’il pleut beaucoup, et souvent, ce qui enlève tout projet de plage. Mais il fait 22 degrés le soir, vous imaginez c’est la température que vous aviez à Paris, le jour, au même moment.

Et le jour nous, nous avions 26/27°. Mais c’est pas bon pour la plage, car la journée est entrecoupée de grosses chutes de pluie, ce qui empêche toute intention de me taper 1 heure et plus, d’autobus et d’arriver quand il se met a pleuvoir.


La ladeira d'Agua Brusca prise de ma varanda, un jour de pluie

Il y a eu des jours entiers de superbe ciel bleu limpide et plein soleil, sans pluie ou avec de la pluie seulement en soirée. Mais ces journées étaient isolées, entre plusieurs jours de temps pluvieux. Souvent il pleuvait très fort et il y avait quelques éclaircies. Le temps, à partir de début août, s'est un peu réchauffé, et l'eau de la mer aussi, car en fin juillet, quand je suis arrivée, elle était vraiment glaciale.

Toutes mes journées étaient coordonnées en fonction du temps. Un matin il fait ciel bleu, je pense aller a la plage, et hop, ça se met a pleuvoir, j'annule etc. etc. je ne réussis à faire qu'une seule chose par jour tellement cela me prend du temps dans les bus, et que la nuit tombe si tôt. Les distances entre là où habite chacun me pose évidemment de grosses difficultés. On est un peu coincé dans son quartier quand on est sans voiture ici.

Un matin je me lève, je me dis, quel beau ciel beau je vais aller a la plage, et à 10 hres, tout devient couvert, et évidemment la pluie tombe, alors je change mon plan ....  je vais au shopping.

Il faut savoir changer de plan à chaque minute, déjà à Bahia on vit comme cela, mais cette fois-ci, à cause des pancadas de chuva (les averses), et la rapidité des changements du temps... On dit qu'on va faire une chose et on fait le contraire.

LES BUS 

Le reproche que je fais au quartier de Santo Antônio, c'est que c'est loin de la plage. Et pour moi c'est capital la plage. Il me fallait compter une heure : entre aller jusqu'à l'arrêt du bus ,et surtout attendre le "bon" bus, (1/2 heure d'attente). De toute façon il fallait que je perde 1/2 heure à chaque fois, où que j'aille,  rien que pour attendre le "bon" bus. Une fois dedans ça filait, c'est ça qui est le plus triste.

Et l'autre inconvénient, c'était les chemins qui menaient aux bus.

Plusieurs options :

→  Se taper la ladeira de Agua Brusca, et ensuite la traversée de voies rapides entre les voitures ; C'est là que je trouvais mon bus pour la plage de Barra.

→ Soit traverser tout Santo Antônio + le Pelourino, avec leur série de ladeiras, ça faisait 30 mn de marche pour aller au terminal de la Praça da Sé, tout en avant du Centre historique.

→  Soit aller vers la vallée, Aquidabão, cad prendre des rues en descentes, et des escaliers, dans un quartier pas terrible du tout, et pas beaucoup de choix possible parmi les bus, en tout cas pour mes directions à moi. J'ai évité autant que possible, je n'aimais pas aller par là.

→  Soit le plus proche : passer sur le quartier de Barbalho, derrière la maison, c'est là où je trouvais mon bus pour Joana Angelica et Piedade.  

→  Le plus confortable, c'était un minibus de quartier qui partait de la place de Santo Antônio, juste au bout de ma rue, et qui faisait un trajet très pratique pour moi, une boucle jusqu'à Campo Grande, en passant par la Piedade. Mais le hic : il ne partait qu'une fois par heure, à 30 de l'heure, et il n'avait pas d'heure précise pour repartir de Campo Grande. il faisait la boucle sans cesse, sans s'arrêter. Il était sympa et confortable. C'était les gens du quartier qui le prenaient, les gens se parlaient, et les chauffeurs n'étant que deux à s'alterner, m'ont reconnue très vite. Seulement une fois par heure, c'est vraiment trop peu.

LA PLAGE

Vous savez que moi, je suis mer et plage. Évidemment avec ces pluies qui tombaient on ne sait pas quand, en l'espace de 30 mn, et la distance en bus pour aller jusqu'à la plage do Porto, je n'y suis pas beaucoup allée : j'ai compté que j'ai fait exactement six fois la plage en trois semaines.
une journée passée sur l'île d'Itaparica, et les autres à aller au Porto da Barra.

Eh bien, je reviens quand même bronzée. C'est ça les tropiques. Pour une fois je n'avais pas à me dépêcher le matin pour arriver à la plage avant l'heure dangereuse du midi. C'est à partir de 11 hres que le soleil était bon, et je pouvais rester en plein midi à bronzer.

LES AMIS

Le mauvais temps m'empêchant d'aller à la plage, cela m'a permis de consacrer des après-midi à rendre visite à mes amis, chose que j'aurais moins fait s’il avait fait beau, et que j'aurais d'avantage consacré plus de temps à la plage. Du coup j’ai été très heureuse d’avoir pu revoir presque tout le monde. Les jeunes générations des familles de mes amis ont beaucoup grandi, les petites filles et les petits garçons sont devenus de grands et beaux adultes. Mes amis sont devenus des grand-parents.

J'ai revu même un ami que je n'avais pas revu depuis bien 10 ans, et deux autres, deux de mes anciens copains musiciens de la Companhia Clic, Jonga et Rudnei, que je n'avais pas revu depuis 1991. Quelles retrouvailles ! Ils ont  autour de la cinquantaine. Entre 25 ans et la cinquantaine... ça fait un changement.

LES SORTIES

Je suis un peu sortie le soir. Quelques restaus, quelques soirées musicales, et quelques rendez-vous autour de bières à la Cruz do Pascoal, où l'on pouvait facilement aller à pied, et où plein d'amis passaient par là par hasard.

La Place de la Cruz do Pascoal, la nuit, où nous allions souvent boire un coup de bière,
et parfois dîner, et toujours retrouver des copains par hasard, qui parfois faisaient aussi de la musique.


Place de la Cruz do Pascoal

Musique sur la place de la Cruz do Pascoal

Dans le quartier de Santo Antônio à Salvador, le jeudi 14 août, dernier soir avec les copains.



© Vidéo personnelle prise avec mon petit APN - Non libre de droit


Avec Carla à Rio Vermelho


Les barques de pêcheurs sur la plage à Rio Vermelho

Nous étions invitées a une inauguration de salle de  show/discothèque.



Jeunesse très smart

L'orchestre 

Au Largo Teresa Batista le jeudi 7 aout 2008

Je suis aussi allée à un show au Pelourinho. Ma copine Carla chantait en compagnie de deux autres chanteuses aussi très connues, Katia Guimma et Marcia Short, dans un projet musical qui présente de nouvelles voix féminines, et qui a pour nom : M21 (cad M comme "mulher", 21 comme "21ème siècle").

On y est allé à plusieurs. Je me suis bien éclatée comme au carnaval. J'ai dansé sans cesse. Et j'ai revu des copains jamais plus rencontrés depuis 1991. On les voit derrière sur la scène : Rudnei Monteiro à la guitare et Jonga Cunha à la batterie et percussions. Ils faisaient tous deux partie de la Companhia Clic en même temps que Carla.

Show M 21 (Mulheres do seculo 21) 

© Photo personnelle - Non libre de droit

© Photo personnelle - Non libre de droit

Carla s'attaque à un pari pas facile : interpréter sur scène la chanson "Me deixas louca" qui a été marquée par la voix d'Elis Regina.

VIDÉO


©  Vidéo personnelle - Non libre de droit


Après je suis allée voir mes amis musiciens dans la loge, et du coup j'ai perdu ma bande d'amis. Il y avait à ce moment là une averse énorme, et mon parapluie était dans le sac de Nathalie. Je me suis lancée sous la pluie. J'ai été trempée, puis ça s'est calmé. Mais, comme je me suis retrouvée seule pour rentrer à la maison,  je ne voulais pas attendre afin de profiter de la présence des gens du public qui empruntaient la rue.

Ne sachant pas par où mes amis étaient partis, (je savais qu'ils devaient aller boire un coup quelque part, mais pas où) je n'avais pas d'autre option que de rentrer seule, et j'ai pris sur moi, parce que, toute seule entre 23h30 et minuit, traverser à pied le Pelourinho, puis Santo Antônio... ça met quand même une bonne trentaine de mintues. Dans le Pelô, il y avait un peu de gens, pas beaucoup. Après c'était assez désert. Bon, je suis arrivée à la maison à minuit passé, sans aucun problème.

LA MAISON OÙ JE LOGEAIS :

La maison était en travaux. Mais j'ai eu de la chance, car la maison n°2, le futur centre de bien-être n'étant pas terminé, la maison n°1, où il avait les chambres, n'était pas encore démoli. On a pu donc avoir nos chambres, et moi, un espace personnel au 1er étage. Bonne chose pour moi, car la famille se lève à 6 hres du matin pour emmener leur fille à l'école qui commence à 7 hres 30. Et ils se couchent en conséquence à 21H30/22 hres maxi. Quant à moi, je n'arrive pas à dormir avant 23 hres/minuit, et je me réveillais vers 7/8 hres pour me lever à 8 hres, parfois 9 les lendemains de sorties. Oui, ça fait une différence avec ma vie de Paris, mais le lever du jour à 5h45 en est la cause.

Le jour se levait à 5h45  et se couchait à 17H30.

LES BALADES :

Le premier week-end il faisait beau.
On est donc allé le dimanche sur l'île d'Itaparica en face, en prenant le ferry.


Plage à Ponta de Areia



DES VISITES, DES RENCONTRES

Est arrivée Valérie, une voyageuse que j'avais rencontrée sur le forum du routard avant de partir, venant de Caen, et en même temps Vincent venant de Paris, et nous avons passé quelques moments ensemble.

Le 2 ème week-end, Moema, la fille de ma copine Marlène de Paris, et Lourdes, sont arrivées  à Salvador. On a un peu fait de la visite traditionnelle de Salvador ensemble.


Du haut du largo do Pelourinho - On y voit l'igreja do Passo en hauteur

Vue sur le largo do Pelourinho prise de la rue en contre-bas

L'église bleue sur la gauche est Nossa Senhora de Rosario das Pretos, la maison jaune le Museu da Cidade, et la maison bleue la fondation Jorge Amado


LES LADEIRAS  DE SALVADOR :

Le premier sens du mot en portugais est "échelle". Ce sont des rues en pente, très très accentuées. Salvador est une ville faite de "morros" et de "vales".

Pour venir à la maison, deux options : traverser le Pelourinho et Santo Antônio, et là, que de ladeiras, ou arriver par la route du bord de mer, et là, la ladeira d'Agua Brusca, qui menait à notre rue (une ladeira aussi) était une grosse épreuve. Agua brusca, veut dire "l'eau brusque", parce que, quand il pleut, l'eau envahit cette ladeira, tellement elle est abrupte.

La ladeira à Rio Vermelho, était ardue aussi.  Une comme ça, je n'en n'ai pas souvent rencontrée, je l'ai montée une fois, et décidée à ne jamais le refaire.


La ladeira à Rio Vermelho. Au début ça va, plus on avance, plus ça grimpe

Avec tout ça comme exercice physique je pense avoir un peu perdu de poids.

L'INSUPPORTABLE DE SALVADOR :

Parfois, il y a des choses que je ne supporte plus de cette vie bahianaise. Je sais qu'on a beau se plaindre tout le temps de notre vie a Paris mais quand même ....

Je ne supporte d’attendre le bus ½ heure, avant de voir passer le “bon” bus, parfois sous le soleil parce qu’il n’y a pas d’abri.

Je ne supporte plus de sortir de la maison avec le but de résoudre plein de choses, dans un certain temps, d’avoir des rendez-vous chez des amis, et que dès la porte de la maison ouverte la pluie se met a tomber de façon diluvienne. On appelle ça des pancadas de chuva. Alors je re-rentre dans la maison, j’attends qq ½ heure que cela s’arrête, et je prends du retard.

Je ne supporte plus d’entendre les musiques tonitruantes des voiture de propagande politique, car on était en pleine campagne municipale, alors ici, c’est encore plus le folklore que chez nous. Même mes copains musiciens y trouvent leur compte car ils ont des commandes de musiques pour ces musiques qui servent de fond à la propagande. Je ne supporte plus  de voyager en bus et d’avoir un mec qui hurle pendant tout le trajet ses opinions politiques, qui raconte que tous les partis sont mauvais, qu’untel est une merde, et l’autre aussi, et qu’ensuite un vendeur de cacahuète déguenillé prend la suite, monte aussi dans le bus pour s’acharner sur tout le monde. J'en ai plein les oreilles.

Je ne supporte plus d´être réveillée à 7 hres du matin par le vendeur ambulant qui passe dans notre rue le matin avec sa petite carriole, et sa clochette, et qui hurle "cebolinhas, banana da terra" ; ensuite c'est le tour du vendeur de gaz, avec ses bouteilles, car ici on fonctionne toujours à la bouteille de gaz pour la cuisinière. Mais on est livré à domicile.

À cause de cela, les amis de France ont pensé que je passais d'horribles vacances, mais non, ce sont simplement des traits de culture, et j'y suis habituée. Mais, je ne supporte toujours pas, je fais avec. Paris est une ville calme à côté, ah si vous saviez !

Au bout de presque 3 semaines, eh bien je me suis habituée à connaître mes bus, à re-parler mieux portugais, à me débrouiller toute seule à partir de ce quartier très éloigné des endroits où mes amis de Bahia habitent, et très loin de la plage, ce qui est le majeur inconvénient.

La température était parfaite, plus supportable qu'en été, et quand même suffisamment chaude, mais ce sont les pluies qui gâchent tout.

Pourtant, j'aimerais bien en France avoir un hiver comme ça, 26° le jour et 22° la nuit !
Voilà ci-dessus l'image de Salvador quand nous l'avons quittée le vendredi 15 août.




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